i l'étape qui nous a amené à Sante-Fé a été
la plus longue, celle qui nous en fait repartir est la plus fraiche. Mine
de rien, sans en avoir forcément conscience, nous sommes à
plus de 2000 mètres.
Ce que l'on appelle le Grand Ouest Américain
est en fait composé de plateaux souvent situés à plus
de 2000 mètres. Nous sommes à ces altitudes depuis Flagstaff.
Probablement subjuguée par les paysages de toute beauté, une
partie d'entre nous « tire »tout droit à une intersection
où il fallait prendre à gauche ... Quelques minutes de repos
pour ceux qui ne se sont pas trompés en attendant les fuyards !!
ous faisons le plein près d'un «truck-stop». On désigne
ainsi ces gigantesques parkings aménagés le long des free-way
où les chauffeurs routiers font halte. Tout y est mis à leur
disposition : garage, restauration, fax, internet, .... On peut s'y faire servir
un T-bone à 4 heures du matin (testé lors d'un précédent
voyage). Nous en profitons pour admirer de près ces énormes
engins rutilants. Leurs propriétaires en sont fiers, et sont flattés
qu'on leur demande d'en visiter l'intérieur, ce que feront certains
d'entre nous.
ous reprenons la route jusqu'à Santa Rosa, et déjeunons dans
le restaurant du maire. Ce monsieur est à l'origine du mythe de la
«66».
Cette route historique permettait de joindre Chicago
à Los Angeles, et a été empruntée par des millions
de personnes qui migraient vers l'ouest dans la première moitié
du siècle dernier. On peut effectivement maintenant parler au passé
car cette route a en grande partie disparue, progressivement remplacée
et concurrencée par les free-way à partir des années
50. (on en aperçoit d'ailleurs parfois des tronçons inaccessibles
visiblement situés maintenant dans des propriétés privées).
Toute une économie (restauration, hôtellerie, ...) s'est mise
à mourir par la même occasion, et une association (Route 66
Association) a été créée dans les années
70 afin de redonner un dynamisme touristique à cette route chargée
d'histoire. Des sites entiers sont consacrés à cette
«66», ainsi qu'un livre magnifique dont Philippe, notre guide, est l'un
des co-auteurs (vous pouvez vous le procurer sur le site de West Forever).
Nous voilà donc sur cette fameuse «66», et nous sacrifions
tous à l'indispensable photo souvenir sous l'un des nombreux panneaux
qui la bordent.
Nous visitons également un musée de l'automobile qui présente
des modèles de voitures, décapotables, pick-up, ... du milieu
du siècle, tous en excellent état. Un site WEB vous permettra
d'avoir un aperçu des merveilles que nous avons contemplées
(www.route66automuseum.com).
ernière halte avant notre arrivée à Big Spring : Fort
Summer. Ce lieu historique est associé à ce que les
américains appelle «The long walk» (La longue marche)
: à la fin du 18 ième siècle, des milliers d'indiens
ont été forcés de parcourir dans des conditions inhumaines
plus de 4000 kilomètres pour être parqués dans ce fort
construit en 1862. Le but était alors de les «éduquer» ...
C'est un épisode sombre de l'histoire américaine,
qui n'a d'ailleurs aujourd'hui toujours pas complètement intégré
ces «natives americans» : la pauvreté évidente
qui règne dans les réserves indiennes traversées au
début du séjour suffit à nous le démontrer.
Autre épisode plus anecdotique associé à Fort Summer
: le duel victorieux du sheriff Pat Garret qui tua Billy The Kid, hors-la-loi
notoire, en 1881. Cet épisode nous est raconté par l'un des
gardes nationaux du site, qui parsème son histoire de tellement de
détails qu'on pourrait croire qu'il a lui-même assisté
à la scène !! Le crime doit payer puisqu' aujourd'hui Billy
possède une magnifique tombe et qu'un musée entier lui est
consacré !!
e soir, toute la troupe monte à l'arrière du pick-up et va
dîner au steack-house situé non loin de notre hôtel. Nous
sommes dimanche soir, et la loi locale interdit toute vente d'alcool ... en
ce qui me concerne, je commande une «root beer», qui, contrairement
à ce que l'on pourrait penser n'est pas une bière mais un sorte
de soda au goût assez indéfinissable, moins sucré
que le coke dont je commence à me lasser.
Cette loi locale est l'un des nombreux exemples qui prouvent qu'il n'y a
pas « une » Amérique, et que les Etats-Unis
portent bien leur nom ... Sans philosopher ou politiser un récit qui n'a
pas à l'être, il y a peut-être là un exemple à
méditer pour notre Europe ...
a voie ferrée passe de l'autre côté de la route, et
nous dormirons ce soir bercés par le doux bruit des trains ... enfin
pour certains .... Il n'y a pas de passages protégés aux US :
les trains roulent relativement lentement et actionnent leur sirène
hurlante plusieurs kilomètres avant chaque passage à niveau.
Il y en avait un près de l'hôtel ...